lundi 13 octobre 2014

No loo, no poo. (Pour les loups et les poux on verra ça plus tard)

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Le vrai choc culturel n'est pas toujours ou on l'attend. En arrivant aux États Unis, l'une des premières différences culturelles (oui oui) que j'ai notée furent... les toilettes! Comme toute nana normalement constituée je crois (selon un sondage réalise sur l'ensemble de mes copines depuis le lycée), les toilettes sont un passage obligé avant tout départ de la maison/du bureau/du musée/du cinéma... l'Homme, qui évidemment ne subit pas les mêmes contraintes que nous, les femmes, mais que l'attente supplémentaire au moment du départ contrarie quelque peu, ne recule devant rien et n'hésite d'ailleurs pas a faire un parallèle avec Una (qui ne connaît pas Una, son adorable labrador pygmée? Una, si tu lis ça, big up. Oui, Una est très forte et très intelligente, ce n'est pas un simple chien, évidemment).


Je disais donc qu'il y a une vraie différence culturelle entre les toilettes ici et en France. D'ailleurs, petite leçon de vocabulaire. Ici on ne dit pas "toilets" mais "restrooms" la plupart du temps. Une restroom n'est donc absolument pas une pièce pour dormir ou se reposer (to rest, maman +1 mot dans ton carnet de vocabulaire), même si, en moyenne, les américains passent une demie heure par jour dans cette pièce, soit le temps idéal pour une petite sieste. Au début, j'étais un peu perdue avec ce vocabulaire, mais je vous rassure ce n'est pas en cela que je parlerai de gap culturel. Non le gap, justement, c'est plutôt celui qui se situe au-dessus et au-dessous des portes, 20% de la hauteur totale de la pièce environ, et qui nous laisse tout le loisir d'écouter nos voisins. Voilà voilà. 


Même si cette proximité olfactive et sonore est relativement gênante dans un aéroport, lorsqu'on est entouré de vingt parfaites inconnues, elle prend encore une autre dimension lorsque l'on est au bureau par exemple. 
Dois-je ajouter que dans mon cas particulier, j'ai le plaisir de partager ces trois magnifiques trônes avec mes collègues masculins? Pour préserver un minimum son anonymat et son intimité dans pareille situation, une véritable stratégie doit alors se mettre en œuvre. A commencer par les chaussures. Exit les modèles voyants. La couleur de peau ensuite: tellement facile d'identifier l'hôtesse à l'accueil! J'arrête tout de suite ici ma collègue qui, elle se reconnaîtra, me suggèrera d'aller à l'étage inférieur, comme elle le fait à OV! Impossible dans le cas présent: mon entreprise n'occupe qu'un seul étage de l'immeuble (et encore, vu le nombre de teletravailleurs...). Non, pour le reste, il faut faire preuve d'imagination. Ou pas en fait. Parce que l'américain, lui, ça ne le dérange pas particulièrement d'avoir aussi peu d'intimité aux toilettes. L'américain téléphone en direct live des toilettes (ça évite les interruptions -attends on fait une pause la 5mn, je te rappelle après, Marie, si tu lis ça...) et ça ne le gêne pas le moindre du monde. De même pour les bruits subtils et délicats que son organisme peut parfois produire, nulle gêne.


[aaah les toilettes du Cesar Palace a Vegas...]

C'est toujours surprenant de voir à quelle point la "privacy" n'est quand même que très relative dans ce pays. Que ce soit aux toilettes, dans mon contrat de travail ou dans la relation parents-enfants, finalement, le concept de données personnelles est relativement restreint. En effet, en signant mon contrat de travail, j'ai autorisé mon employeur à, s'il le souhaite, effectuer des démarches type enquête FBI (j'exagère à peine!) pour vérifier que je suis bien saine d'esprit et de corps. Quand je parle de la relation parents-enfants, je pensais surtout à tous les systèmes de surveillance dont les parents disposent pour contrôler ce que font leurs enfants. Qu'il s'agisse de suivre les parcours effectués par leur ado au volant de leur voiture ou de limiter le nombre de tweets pendant les repas, quelque part je trouve ça un peu effrayant... Sous couvert de sécurité, la privacy en prend parfois un coup!

[deja qu'on se sent a peine observe, les portes a lattes ajoutent encore une petite partie voyeuriste a la chose...
voir sans etre vu... ou presque]

C'était la digression du jour, revenons en a nos moutons. Ce n'est évidemment pas la seule différence avec nos belles toilettes françaises, hein, mais le reste relève plus de l'anecdotique et de la technique à côté du traumatisme que peut représenter le précédent point. Par exemple, aux US, l'hygiène est primordiale ; mais, encore plus primordial que l'hygiène, il y a la loi. Et la loi dit "employees must wash their hands". 

Du coup, pour à la fois se laver les mains (ha ah ha) en cas de contrôle sanitaire et le rappeler aux employés, les restaurants le spécifient sur des petits panneaux dans toutes leurs restrooms. Bon, on pourrait aussi parler du côté tout automatisé, de la chasse d'eau jusqu'au robinet, en passant par le savon et l'inévitable dyson airblade, du papier toilettes fin comme du papier cigarette, du niveau incroyablement haut de l'eau dans la cuvette et à contrario du niveau incroyablement bas desdites cuvettes, mais finalement, ce serait vous priver de la découverte incroyable de la culture américaine par vous même, et à s'engluer dans des détails techniques, on en oublierait la poésie du lieu comme le démontré pourtant en image la photo de ces très belles toilettes françaises (évidemment),  prises en photo lors d'un mariage auquel j'ai assisté cette année...

[aren't they beautiful ?]

[la marque est claire...]


2 commentaires:

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